International
Les grandes banques américaines se préparent à une dégradation de l’économie

13 janvier | Par AFP | Juliette Michel |
Les grandes banques américaines, aidées par la hausse des taux d’intérêt et des consommateurs résilients, ont dégagé des résultats solides fin 2022, mais anticipent une dégradation de l’économie et ont mis plus d’argent de côté pour faire face aux éventuels impayés.
La plus grande d’entre elles, JPMorgan Chase, estime désormais qu’une « récession modérée » à partir du 4e trimestre est le scénario le plus probable tandis que Citigroup et Bank of America ont évoqué une « détérioration » des perspectives et Wells Fargo un environnement économique « moins favorable ».
Pour se préparer à la possibilité que leurs clients ne puissent pas rembourser leurs dettes, elles ont augmenté leurs réserves: de 1,4 milliard de dollars chez JPMorgan, de 640 millions chez Citigroup, de 403 millions chez Bank of America et de 397 millions chez Wells Fargo.
En attendant, les établissements ont continué à engranger des profits, même s’ils ont été parfois moins élevés qu’en 2021.
Les bénéfices net ont ainsi augmenté au quatrième trimestre de 6%, à 11 milliards de dollars, chez JPMorgan et de 2%, à 6,9 milliards, pour Bank of America.
Ils ont en revanche reculé de 21% à 2,5 milliards de dollars pour Citigroup et de 50% à 2,9 milliards chez Wells Fargo, qui a aussi dû enregistrer des charges importantes liés à des scandales passés.
Dépenses des consommateurs
L’économie américaine reste « solide actuellement avec des consommateurs qui continuent à dépenser leur argent et des entreprises saines » tandis que les effets de la pandémie continuent à s’estomper, a souligné le patron de JPMorgan Jamie Dimon.
Les dépenses effectuées par les clients particuliers de la banque avec leurs cartes de débit et de crédit ont ainsi progressé de 9%, a-t-il assuré.
Mark Mason, le directeur financier de Citigroup, a de son côté mis en avant le fait que les impayés sur les cartes de crédit de ses clients américains restaient à des niveaux historiquement bas. Autre bonne nouvelle pour l’économie mondiale, selon lui, les températures en Europe restent jusqu’à présent modérées, éloignant la perspective d’une crise énergétique majeure.
Mais il reste encore de nombreuses incertitudes sur les « effets ultimes » des tensions géopolitiques comme la guerre en Ukraine, mais aussi de la vulnérabilité des marchés énergétique et alimentaire, de l’inflation et de la hausse des taux directeurs engagée par la banque centrale américaine, a souligné M. Dimon.
Moins d’achats immobiliers
Sauf pour Wells Fargo, le chiffre d’affaires des grands établissements américains a progressé, grâce notamment à la hausse des revenus nets d’intérêts, soit la différence entre les intérêts qu’une banque gagne sur les prêts consentis à ses clients et les intérêts qu’elle verse aux épargnants.
Ces revenus nets d’intérêts, dopés par la hausse des taux engagée en 2022 par la banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre la forte inflation, ont bondi de 48% chez JPMorgan, de 29% à Bank of America et de 45% chez Wells Fargo.
La hausse des taux a toutefois aussi des effets négatifs, en dissuadant par exemple certains ménages de se lancer dans un achat immobilier.
Les revenus tirés de cette activité ont ainsi chuté de 46% chez JPMorgan ou de 57% chez Wells Fargo.
Au vu de l’incertitude économique, les entreprises hésitent par ailleurs à se lancer dans des levées de fonds, des entrées en Bourse ou des opérations de fusion-acquisition, faisant plonger les commissions générées par les banquiers d’affaires: de 58% chez Citigroup, 57% chez JPMorgan, 54% chez Bank of America, 32% chez Wells Fargo.
Les activités des banques sur les marchés financiers, particulièrement agités au quatrième trimestre, se sont en revanche bien tenues.
Après avoir fléchi dans la foulée de la publication des résultats, les actions des banques se sont reprises et vers 16H50 GMT, évoluaient en hausse de 1,2% pour JPMorgan, de 0,7% pour Bank of America, de 0,4% pour Citigroup. Wells Fargo reculait de 0,7%.
Les résultats n’ont révélé « aucune grosse surprise », estime Stuart Plesser, spécialiste du secteur bancaire chez S&P Global Ratings.
« On sait qu’on va avoir une sorte de récession plus tard dans l’année qui pourrait bousculer l’économie mais pour l’instant cela ne se traduit pas dans les chiffres », dit-il en évoquant les revenus nets d’intérêts, la bonne tenue des remboursements et l’augmentation des capitaux propres.
« Toute la question est de savoir de quelle ampleur sera la récession, et cela dépendra de combien la Fed montera les taux d’intérêts, et donc de l’inflation », ajoute l’expert.
International
Texas : des migrants vénézuéliens détenus forment un SOS visible par drone

Les détenus du centre de rétention pour migrants de Bluebonnet, situé dans la petite ville d’Anson au Texas, ont adressé cette semaine un message d’alerte au monde extérieur : SOS.
Le lundi, 31 hommes ont formé ces lettres dans la cour poussiéreuse du centre alors qu’un drone de l’agence Reuters survolait la zone.
Dix jours auparavant, des dizaines de Vénézuéliens incarcérés dans ce centre avaient reçu des avis des autorités migratoires les accusant d’être membres du gang Tren de Aragua, les rendant ainsi passibles d’expulsion selon une loi d’époque de guerre, d’après des documents montrés à Reuters, des appels vidéo enregistrés et des procédures judiciaires en cours.
Les familles de sept détenus interrogées par Reuters ont affirmé qu’ils ne faisaient pas partie du gang et qu’ils avaient refusé de signer ces documents. Malgré cela, le vendredi 18 avril, ils ont été embarqués dans un bus en direction de l’aéroport régional d’Abilene, selon l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) et leurs proches, avant d’être ramenés au centre de détention.
Le soir même, la Cour suprême a suspendu temporairement les expulsions. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) n’a pas souhaité commenter cette décision.
Il s’agit d’un sursis pour le groupe de Vénézuéliens détenus à Bluebonnet, qui risquent toujours — si la Cour suprême lève le blocage — d’être envoyés au CECOT, la tristement célèbre prison de haute sécurité au Salvador, où l’administration de l’ex-président Donald Trump aurait déjà transféré au moins 137 Vénézuéliens sous l’égide de la Loi sur les ennemis étrangers de 1798.
International
Colombie : près de 100 femmes libérées grâce à une loi en faveur des mères détenues

En Colombie, environ 99 femmes incarcérées pour des délits mineurs liés à la drogue ont été libérées afin de purger leur peine en dehors des prisons, en vertu d’une loi promulguée par le président Gustavo Petro, selon le ministère de la Justice.
Cette loi, approuvée en 2023, s’adresse aux mères de famille à faibles revenus, et vise à désengorger les prisons tout en changeant l’approche de la lutte antidrogue, que le président de gauche considère comme un « échec ».
Les bénéficiaires doivent obtenir l’autorisation d’un juge et effectuer un travail social en échange de leur peine pour trafic de drogue, dans un pays qui reste le plus grand producteur mondial de cocaïne.
« L’un des projets les plus importants pour la Colombie est de protéger les femmes cheffes de famille », a déclaré mardi la ministre de la Justice, Ángela María Buitrago, lors d’un événement à la prison El Buen Pastor à Bogotá, en présence de dizaines de détenues.
Selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme, les infractions liées à la drogue sont la principale cause d’incarcération des femmes en Amérique. En Colombie, les femmes représentent 13 % de la population carcérale.
International
Charles III évoque son cancer : une expérience « décourageante et parfois effrayante »

Le roi britannique Charles III s’est exprimé ce mercredi sur le diagnostic de cancer dont il est atteint, qualifiant cette expérience de « décourageante et parfois effrayante », tant pour le patient que pour ses proches. Il l’a déclaré dans un message écrit destiné aux invités d’une réception au palais de Buckingham.
Après avoir quitté l’hôpital à la suite d’une intervention visant à corriger une hypertrophie de la prostate, Charles a été diagnostiqué avec un cancer en février 2024. Bien que les mises à jour sur son état de santé soient rares, une source du palais avait assuré en décembre dernier que le traitement évoluait favorablement.
Lors de cet événement, organisé en remerciement aux organisations qui soutiennent les personnes atteintes de cancer, le monarque de 76 ans a également déclaré : « Les moments les plus sombres de la maladie peuvent être illuminés par la plus grande compassion. »
-
International3 jours ago
Washington vote une loi contre la « pornographie vengeresse » réelle ou générée par IA
-
International4 jours ago
Un tremblement de terre secoue Esmeraldas en Équateur : 854 personnes touchées et 32 blessés
-
International3 jours ago
Maduro dénonce comme un « crime » la séparation d’une fillette vénézuélienne par les États-Unis
-
International3 jours ago
La Russie propose un cessez-le-feu et réitère son appel à des négociations sans conditions
-
International4 jours ago
Le Pape François, un champion contre le christianisme de droite, selon les leaders progressistes
-
International3 jours ago
Le conclave pour élire le successeur du pape François commencera le 7 mai
-
International3 jours ago
Maduro affirme que le Venezuela vit son « meilleur moment politique » neuf mois après sa réélection
-
International1 jour ago
Charles III évoque son cancer : une expérience « décourageante et parfois effrayante »
-
International3 jours ago
Les républicains veulent faire payer 1 000 dollars aux demandeurs d’asile aux États-Unis
-
International1 jour ago
Colombie : près de 100 femmes libérées grâce à une loi en faveur des mères détenues
-
International1 jour ago
Texas : des migrants vénézuéliens détenus forment un SOS visible par drone
-
Amérique centrale1 jour ago
Le ministre équatorien de l’Intérieur visite la méga-prison Cecot au Salvador