International
Santé ou développement économique: une ville minière au Pérou à la croisée des chemins

| Par AFP | Carlos Mandujano |
Dans l’Altiplano péruvien, la ville minière de La Oroya, jadis l’un des endroits les plus pollués de la planète, espère relancer son passé industriel à l’arrêt depuis 2009 mais pas au prix de la santé de ses habitants.
« La grande majorité de la population attend depuis longtemps et espère la réactivation » de la fonderie « car elle est source de vie, d’économie », déclare à l’AFP Hugo Enrique, un chauffeur de taxi de 48 ans.
Depuis la faillite en 2009 du complexe métallurgique de 19.000 hectares qui a attiré la ville construite autour de lui, nombreux sont les magasins vides et les maisons abandonnées dans cette agglomération de 33 000 habitants construite à flanc de colline à 3.750 mètres d’altitude.
Pendant près d’un siècle, la fonderie et son immense cheminée cathédrale noire a traité du cuivre, du zinc, du plomb, de l’argent, de l’or, du bismuth, de l’indium, du tellure, de l’antimoine ou du sélénium provenant des mines voisines.
Mais à quel prix.
« On s’était habitués à ce mode de vie, entourés de fumées, de gaz toxiques, mais à l’époque on ne connaissait pas la gravité de ces polluants », dit à l’AFP Manuel Enrique Apolinario, un enseignant de 68 ans qui vit depuis 1975 dans une maison de brique et de bois face à l’entrée de la fonderie.
« Ceux qui ont vécu ici ont été malades toute leur vie, rhumes, bronchites, surtout des problèmes respiratoires », assure-t-il, montrant des analyses sanguines révélant des niveaux anormalement élevés de plomb, d’arsenic et de cadmium.
Selon la Fédération internationale des droits humains (FIDH), en 2013, la quasi-totalité (98%) des enfants de 6 mois à 12 ans présentaient des niveaux élevés de plomb dans le sang.
« Responsabilité environnementale »
Exploitée depuis 1922, la fonderie a été nationalisée en 1974 puis privatisée en 1997 et reprise par Doe Run, propriété du groupe américain Renco.
En juin 2009, Doe Run a dû cesser ses activités pour ne pas avoir respecté un programme de protection de l’environnement et s’est déclaré insolvable.
Treize ans après, La Oroya voudrait tenter de retrouver son glorieux passé économique sous la houlette de ses nouveaux propriétaires, 1.270 anciens salariés de Doe Run, qui font la promesse que leur activité ne sera pas polluante.
« On va opérer avec le consentement de la population, avec une responsabilité sociale et environnementale », affirme à l’AFP Luis Mantari, en charge de la logistique dans le nouvel organigramme.
« C’est un complexe unique. Ce que nous voulons, en tant que travailleurs, c’est qu’il dure encore 100 ans », ajoute José Aguilar, responsable des ressources humaines.
Quelque 14 millions de tonnes de déchets ou de scories de cuivre et de plomb sont stockés sur le site en attente d’être convertis.
« J’ai lutté contre la pollution, mais jamais on ne s’est opposé à l’exploitation de l’entreprise. On veut qu’elle reparte mais avec un plan de protection environnemental, et si possible que l’entreprise soit mise sous cloche », dit à l’AFP Pablo Fabian Martinez, 67 ans, qui compte parmi les premiers riverains du site industriel.
« Je voudrais que ça rouvre parce que sans l’entreprise, il n’y a pas d’économie possible à Oroya », lance Rosa Vilchez, une commerçante de 30 ans dont le mari est en quête de travail dans les villes voisines.
« Respecter la santé »
En 2011, La Oroya était encore classée deuxième ville la plus polluée au monde, deux ans plus tard elle était descendue au cinquième rang, selon le Blacksmith Institute. La Oroya côtoyait alors Tchernobyl et sa catastrophe nucléaire de 1986 ou le site d’enfouissement de déchets chimiques de Dzerjinsk en Russie.
Mais depuis la fermeture de la fonderie, les concentrations de gaz toxiques ont significativement diminué, selon les groupes de défense de l’environnement.
Un collectif d’habitants de La Oroya avait attaqué en 2006 l’Etat péruvien devant la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) pour ne pas avoir protégé leur droit à la santé par un contrôle des niveaux élevés de contamination et la Cour vient d’entamer en octobre ses auditions.
Cependant, le directeur de CooperAccion, une ONG péruvienne de défense des droits sociaux et environnementaux, José de Echave, estime que si « les attentes des travailleurs sont légitimes (…) à ce stade il n’est pas envisageable de privilégier l’emploi au prix d’un impact majeur sur les écosystèmes ».
« Nous sommes conscients que le complexe métallurgique est source d’emploi. On ne le nie pas, mais cela doit respecter la santé de la population », a déclaré à l’AFP Yolanda Zurita, membre du Mouvement pour la santé de La Oroya qui plante des arbres autour de la ville pour en absorber les résidus de pollution.
International
Trump déploie deux sous-marins nucléaires après les menaces de Medvedev

Le président des États-Unis, Donald Trump, a ordonné ce vendredi le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réponse aux « déclarations provocatrices » de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, qui a averti d’un possible conflit entre les deux pays.
« Face aux déclarations provocatrices de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, actuel vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, j’ai ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans les régions concernées, au cas où ces propos insensés et incendiaires iraient plus loin », a déclaré Trump sur la plateforme Truth Social.
Le président républicain a ajouté dans son message : « Les mots sont très importants et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues ; j’espère que ce ne sera pas l’un de ces cas. »
Trump réagissait ainsi aux propos de Medvedev, qui cette semaine a critiqué l’ultimatum lancé par les États-Unis à la Russie pour qu’elle mette fin à la guerre en Ukraine, avertissant qu’il pourrait mener à un affrontement direct entre les deux puissances.
« Trump joue au jeu des ultimatums avec la Russie : 50 ou 10 jours… Il devrait se rappeler de deux choses. Premièrement : la Russie n’est ni Israël ni même l’Iran. Et deuxièmement : chaque nouvel ultimatum est un pas vers la guerre. Pas entre la Russie et l’Ukraine, mais avec son propre pays », écrivait Medvedev lundi sur son compte X.
Depuis plusieurs mois, Trump exprime sa frustration face au refus du président russe Vladimir Poutine de stopper les bombardements en Ukraine. Il a réduit à 10 jours le délai donné à Moscou pour conclure une trêve dans les combats.
Dans un autre message publié vendredi sur Truth Social, Trump a affirmé que près de 20 000 soldats russes sont morts ce mois-ci dans la guerre, portant le total depuis le début de l’année à 112 500.
« Tant de morts inutiles ! L’Ukraine, toutefois, a également beaucoup souffert. Elle a perdu environ 8 000 soldats depuis le 1er janvier 2025, et ce chiffre n’inclut pas les disparus », a-t-il ajouté.
Le républicain a conclu en soulignant que « c’est une guerre qui n’aurait jamais dû avoir lieu ».
International
La radiodiffusion publique américaine amorce sa fermeture après les coupes de Trump

La Corporation for Public Broadcasting (CPB) des États-Unis a annoncé ce vendredi le début d’une fermeture progressive de ses activités, conséquence des coupes budgétaires mises en œuvre par l’administration de Donald Trump, qui a supprimé pour la première fois en près de soixante ans le financement destiné à cet organisme.
La CPB, qui soutient directement ou indirectement la radio publique NPR et la télévision publique PBS, a souligné dans un communiqué que, depuis près de 60 ans, elle remplit sa mission auprès du Congrès en « construisant et maintenant un système de médias publics fiable, qui informe, éduque et sert les communautés à travers tout le pays ».
« Malgré les efforts extraordinaires de millions d’Américains qui ont appelé, écrit et demandé au Congrès de préserver le financement fédéral de la CPB, nous faisons face à la dure réalité de devoir fermer nos opérations », a déclaré dans la note la présidente-directrice générale Patricia Harrison.
L’organisme a également informé vendredi ses employés que la majorité de leurs postes seront supprimés dans le cadre de ce démantèlement.
International
“Procès du siècle” : Álvaro Uribe, premier ancien président colombien reconnu coupable

L’ancien président colombien Álvaro Uribe (2002-2010) a été condamné à 12 ans de prison à purger en résidence surveillée pour les délits de fraude procédurale et de subornation de témoins dans une procédure pénale, selon une décision rendue publique ce vendredi de manière anticipée.
Le document précise que la juge du 44e tribunal pénal du circuit de Bogotá, Sandra Heredia, qui lira officiellement le verdict à partir de 14 h (heure locale), a décidé d’imposer à Uribe une peine de 12 ans de prison, une amende de plus de 3,4 milliards de pesos colombiens (environ 822 000 USD) et l’interdit pendant plus de huit ans d’exercer des droits et fonctions publics.
La magistrate a également mandaté le Centre des services judiciaires de Rionegro, la commune du département d’Antioquia où réside l’ancien président, pour émettre “le mandat d’incarcération correspondant” et “procéder à son transfert immédiat à son domicile, où il purgera sa peine de résidence surveillée et sera soumis aux contrôles requis.”
Âgé de 73 ans et fondateur du parti de droite Centro Democrático, Uribe est devenu lundi le premier ancien président colombien à être condamné pénalement dans ce que l’on appelle en Colombie le « procès du siècle », même si sa défense a déjà annoncé qu’elle ferait appel de la décision devant la Cour supérieure de Bogotá.
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