International
Sous la présidence Bolsonaro, un Brésil surarmé

AFP | par Eugenia LOGIURATTO
Elitusalem Gomes Freitas se réjouit de la douce odeur de la poudre à canon brûlée: avec un fusil à gros calibre, il a atteint sa cible dans un club de tir de Rio de Janeiro, l’un des nombreux qui ont fleuri au Brésil sous le président Jair Bolsonaro.
Arborant une tête de mort et le nom « Bolsonaro » sur son T-shirt, cet ancien policier répète l’une des maximes du président pro-armes: « Un peuple armé ne sera jamais asservi ».
A force de décrets qui ont facilité l’accès à des armes à feu, le président d’extrême droite a, depuis son élection en 2019, fait passer le nombre de chasseurs, tireurs sportifs et collectionneurs (CAC) de 117.000 à plus de 673.000, soit plus que le nombre de policiers (406.384).
Cette explosion de la quantité d’armes en circulation suscite des craintes avant la présidentielle du 2 octobre, à tel point que la Cour suprême a temporairement suspendu plusieurs des nouvelles possibilités d’achat.
Héritage maudit
« Aujourd’hui, un civil peut acheter des armes plus puissantes que celles de la police elle-même », dit Bruno Langeani, auteur du livre « Les armes à feu au Brésil: le déclencheur de la violence ».
« Et pour les CAC, les privilèges sont encore plus grands: dans certains cas, ils peuvent acheter 60 armes par personne dont 30 peuvent être des fusils d’assaut », explique-t-il.
L’ONG Brazilian Public Security Forum estime qu’il y a environ 4,4 millions d’armes en circulation dans le pays de 214 millions d’habitants. Cela inclut celles possédées par les CAC, les armes d’autodéfense individuelles, celles des fonctionnaires ou à usage privé des membres des forces de sécurité.
Un tiers d’entre elles (1,5 million) ont des permis de validité qui ont expiré.
« Nous générons un stock qui sera un héritage maudit pour les prochaines générations », prédit M. Langeani.
Bon citoyen
Mais pour M. Gomes Freitas, posséder une arme à feu est une question de liberté individuelle et de souveraineté nationale. « Il ne s’agit pas d’armer tout le monde, mais de permettre au bon citoyen d’être formé et d’avoir accès à une arme à feu ».
Faisant écho aux insinuations de M. Bolsonaro sur de supposées forces de l’opposition infiltrées dans le Tribunal supérieur électoral (TSE) qui pourraient truquer la présidentielle d’octobre, Elitusalem Gomes Freitas se dit prêt: « Je ne peux pas permettre à une demi-douzaine de personnes (les juges du TSE, ndlr) de choisir le destin de la Nation, contrairement à ce que le peuple a voté. Les armes doivent également garantir cette liberté, cette défense de la souveraineté nationale contre l’ennemi intérieur ».
Selon M. Langeani, avec ce discours conspirationniste « même une minorité radicalisée peut causer de très grands dommages », comme ce fut le cas lors de l’assaut du Capitole à Washington en janvier 2021.
On a de tout
Quelque 1.000 clubs de tir se sont montés au Brésil depuis 2019, selon les données de l’armée citées par le portail UOL.
« Lorsque le gouvernement a facilité l’accès aux armes, je me suis dit que nous devions suivre le mouvement », explique à l’AFP Marcelo Costa, ancien agent de la police fédérale et président du club Mil Armas, inauguré il y a quatre ans, où s’entraîne Elitusalem Gomes Freitas.
Il gère le club avec ses deux enfants et son épouse, psychologue agréée par les autorités pour évaluer les nouveaux adhérents qui bénéficient de conseils juridiques sur la façon d’obtenir leur licence.
Ils peuvent soit utiliser les armes du club, soit acheter les leurs directement auprès du club. « C’est comme un centre commercial, on a de tout », dit fièrement Marcelo Costa, qui propose « jusqu’à 12 versements sans frais » à ceux qui ne peuvent pas payer comptant les modèles « compris entre 5.000 (950 dollars) et 20.000 réais (3.800) ».
Bruno Langeani, également membre de l’ONG spécialisée en sécurité Instituto Sou da Paz, met en garde contre le « risque » que toutes ces armes finissent entre de mauvaises mains. Ce fut le cas récemment lorsqu’un collectionneur emprisonné à Rio a remis 60 armes légalement acquises au puissant gang de narcotrafiquants Comando Vermelho.
International
Chili : le corps du dernier mineur disparu retrouvé après l’éboulement à El Teniente

Le sauvetage des cinq mineurs portés disparus après un éboulement dans l’immense gisement d’El Teniente, appartenant à la société publique chilienne Codelco, s’est achevé dimanche avec la découverte du dernier corps, a annoncé le parquet.
L’accident, survenu jeudi, est l’un des plus graves de ces trois dernières décennies dans cette mine et a fait, le jour même, un mort et neuf blessés.
Avec 4.500 km de galeries souterraines, El Teniente est la plus grande mine de cuivre souterraine au monde. Elle appartient à Codelco, premier producteur mondial de cuivre.
« Aujourd’hui, nous avons finalement retrouvé le corps du dernier travailleur qui était porté disparu », a déclaré à la presse le procureur régional de la région d’O’Higgins, Aquiles Cubillos.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les corps de trois autres mineurs avaient déjà été retrouvés, s’ajoutant à celui d’un premier ouvrier découvert samedi après-midi. Tous ont été localisés dans la même zone où l’éboulement, provoqué par un « événement sismique », est survenu jeudi. L’origine de cet événement – naturelle ou liée aux forages – fait toujours l’objet d’une enquête.
Amérique centrale
Bukele défend la réélection illimitée et dénonce les “préjugés” contre le Salvador

Le président salvadorien Nayib Bukele a rejeté ce dimanche l’idée que l’approbation de la réélection présidentielle indéfinie au Salvador marque « la fin de la démocratie ». Selon lui, les critiques à l’égard de cette décision proviennent du fait qu’elle a été prise par un pays « petit et pauvre ».
Jeudi, le Congrès salvadorien a approuvé une réforme constitutionnelle autorisant la réélection illimitée, prolongeant le mandat présidentiel de cinq à six ans et supprimant le second tour électoral.
« 90 % des pays développés permettent la réélection illimitée de leur chef de gouvernement et personne ne s’en émeut », a réagi Bukele sur le réseau social X. « Mais lorsque un petit pays pauvre comme le Salvador tente de faire la même chose, soudain, c’est la fin de la démocratie », a-t-il expliqué.
International
Trump déploie deux sous-marins nucléaires après les menaces de Medvedev

Le président des États-Unis, Donald Trump, a ordonné ce vendredi le déploiement de deux sous-marins nucléaires en réponse aux « déclarations provocatrices » de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, qui a averti d’un possible conflit entre les deux pays.
« Face aux déclarations provocatrices de l’ancien président russe Dmitri Medvedev, actuel vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, j’ai ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans les régions concernées, au cas où ces propos insensés et incendiaires iraient plus loin », a déclaré Trump sur la plateforme Truth Social.
Le président républicain a ajouté dans son message : « Les mots sont très importants et peuvent souvent avoir des conséquences imprévues ; j’espère que ce ne sera pas l’un de ces cas. »
Trump réagissait ainsi aux propos de Medvedev, qui cette semaine a critiqué l’ultimatum lancé par les États-Unis à la Russie pour qu’elle mette fin à la guerre en Ukraine, avertissant qu’il pourrait mener à un affrontement direct entre les deux puissances.
« Trump joue au jeu des ultimatums avec la Russie : 50 ou 10 jours… Il devrait se rappeler de deux choses. Premièrement : la Russie n’est ni Israël ni même l’Iran. Et deuxièmement : chaque nouvel ultimatum est un pas vers la guerre. Pas entre la Russie et l’Ukraine, mais avec son propre pays », écrivait Medvedev lundi sur son compte X.
Depuis plusieurs mois, Trump exprime sa frustration face au refus du président russe Vladimir Poutine de stopper les bombardements en Ukraine. Il a réduit à 10 jours le délai donné à Moscou pour conclure une trêve dans les combats.
Dans un autre message publié vendredi sur Truth Social, Trump a affirmé que près de 20 000 soldats russes sont morts ce mois-ci dans la guerre, portant le total depuis le début de l’année à 112 500.
« Tant de morts inutiles ! L’Ukraine, toutefois, a également beaucoup souffert. Elle a perdu environ 8 000 soldats depuis le 1er janvier 2025, et ce chiffre n’inclut pas les disparus », a-t-il ajouté.
Le républicain a conclu en soulignant que « c’est une guerre qui n’aurait jamais dû avoir lieu ».
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