Amérique centrale
Guatemala : tensions autour de l’affaire Odebrecht et poursuites contre d’anciens enquêteurs
Trois anciens procureurs guatémaltèques et un avocat qui ont enquêté sur l’affaire Odebrecht, désormais poursuivis par le ministère public guatémaltèque pour des délits supposés liés à leur enquête, accusent ce même ministère de s’être allié à des groupes d’extrême droite pour garantir l’impunité à des hommes politiques et des hommes d’affaires ayant reçu des pots-de-vin d’Odebrecht dans ce pays d’Amérique centrale.
La controverse a éclaté lundi lorsque le procureur guatémaltèque Rafael Curruchiche a annoncé qu’une Cour d’appel avait ordonné l’arrestation de 26 anciens procureurs, ainsi que de l’ancien chef de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), le Colombien Iván Velásquez, et de l’ancienne directrice des enquêtes de cette organisation, aujourd’hui procureure générale de Colombie, Luz Adriana Camargo.
Le procureur les accuse d’avoir commis des délits dans le cadre de l’enquête sur les pots-de-vin versés par la société brésilienne de construction à des politiciens guatémaltèques.
En réaction, le président colombien Gustavo Petro a ordonné la veille à sa ministre des Affaires étrangères, Laura Sarabia, lors d’une réunion de cabinet retransmise en direct, d’interdire l’entrée en Colombie à la procureure générale guatémaltèque Consuelo Porras « et à ses amis mafieux, tous ; ils ne rentreront pas en Colombie, leur entrée est interdite, pour avoir calomnié des personnes honnêtes colombiennes et pour avoir méprisé la dignité colombienne ».
Petro rejoint ainsi plus de 42 pays, dont l’Union européenne, les États-Unis et le Canada, qui ont déjà interdit l’entrée sur leur territoire à Porras et à plusieurs de ses proches, accusés d’entraver la lutte anticorruption, de saper la démocratie guatémaltèque et de politiser les procédures judiciaires dans le pays.
Face aux accusations de Curruchiche selon lesquelles d’anciens procureurs et responsables de la CICIG — désormais exilés — auraient vendu, effacé ou soustrait des preuves, l’ancienne procureure générale guatémaltèque Thelma Aldana et l’ancien chef du Bureau spécial contre l’impunité (FECI) Juan Francisco Sandoval ont publié un communiqué dans lequel ils accusent Curruchiche de s’allier avec la Fondation contre le Terrorisme pour favoriser des politiciens corrompus.
« La Fondation contre le Terrorisme, en collusion avec le ministère public, a déposé une récusation contre la juge compétente de l’affaire dans le seul but de transférer le dossier judiciaire à la Troisième chambre d’appel », ont déclaré les procureurs, affirmant que le procureur Curruchiche avait soumis à la cour des faits déjà débattus et des demandes déjà rejetées par la juge, comme les mandats d’arrêt.
Amérique centrale
Graves retards dans le dépouillement de l’élection présidentielle au Honduras
Le dépouillement des votes destiné à proclamer le vainqueur de l’élection présidentielle au Honduras connaît de « graves retards », a dénoncé samedi la présidente de l’organe électoral, qui a attribué ces lenteurs aux délégués des partis politiques.
Depuis jeudi, des représentants des partis politiques examinent environ 2 800 procès-verbaux présentant des « irrégularités » issus du scrutin du 30 novembre, une élection disputée entre l’homme d’affaires conservateur Nasry Asfura, soutenu par le président des États-Unis, Donald Trump, et l’animateur de télévision Salvador Nasralla.
Asfura, candidat du Parti national (PN), devance Nasralla, du Parti libéral (PL, droite), de seulement quelques milliers de voix.
« De graves retards persistent dans le dépouillement spécial », a écrit sur X la présidente du Conseil national électoral (CNE), Ana Paola Hall. « Il est clair que certains secteurs au sein des partis politiques contribuent à retarder le dépouillement et à compliquer le processus électoral », a-t-elle déploré.
Hall, représentante du Parti libéral au sein du CNE, a également dénoncé « un climat d’intimidation à l’encontre des fonctionnaires électoraux ».
De son côté, le député du Parti national, Tomás Zambrano, a affirmé que ce « retard malveillant » serait provoqué par des délégués de Nasralla « en alliance » avec le parti au pouvoir, Libre (gauche), dont la candidate Rixi Moncada est arrivée en troisième position.
Amérique centrale
Les États-Unis sanctionnent deux responsables honduriens pour ingérence électorale
Les États-Unis ont décidé vendredi de restreindre les visas de deux responsables honduriens, accusés d’avoir interféré dans le processus de dépouillement des élections générales organisées le 30 novembre dans ce pays d’Amérique centrale.
Dans un communiqué, le département d’État américain a annoncé la révocation du visa de Mario Morazán, magistrat du Tribunal de justice électorale, ainsi que le refus de délivrer un visa à Marlon Ochoa, conseiller du Conseil national électoral. Les deux responsables sont membres du parti au pouvoir, Liberté et Refondation (Libre), de gauche.
Washington estime que ces deux fonctionnaires contribuent à « saper » la démocratie au Honduras en « entravant le recomptage des votes ».
Près de vingt jours après la tenue du scrutin, les Honduriens ne connaissent toujours pas les résultats définitifs de l’élection présidentielle. En raison de l’écart très serré entre les deux principaux candidats, le processus électoral est entré dans une phase de dépouillement spécial, entamée jeudi.
Dans ce cadre, 2 792 procès-verbaux du scrutin présidentiel présentant de supposées incohérences ou erreurs sont en cours de vérification, afin d’établir un décompte précis des suffrages qui permettra de déterminer le vainqueur.
Avec 99,85 % des bulletins dépouillés à ce stade, le conservateur Nasry Asfura, du Parti national, arrive légèrement en tête avec 40,24 % des voix, devant Salvador Nasralla, également conservateur et candidat du Parti libéral, qui obtient 39,64 %.
La candidate du parti au pouvoir, Rixi Moncada, de Liberté et Refondation, se classe loin derrière avec 19,12 % des suffrages. Elle ne reconnaît pas les résultats annoncés jusqu’à présent.
Amérique centrale
Washington presse le CNE hondurien d’accélérer le dépouillement spécial
L’appel a été lancé par le Bureau des affaires de l’hémisphère occidental via le réseau social X, exhortant le Conseil national électoral (CNE) à procéder au dépouillement spécial des 2 792 procès-verbaux présentant des irrégularités, dont l’examen aurait dû commencer le 13 décembre, conformément à la législation électorale hondurienne.
La Maison-Blanche a averti que toute tentative d’entraver le travail du CNE ou de perturber l’ordre public « aura des conséquences ». Elle a également souligné que « la voix des 3,4 millions de Honduriens qui se sont rendus aux urnes doit être respectée et entendue ».
Le retard dans le dépouillement a exacerbé les tensions politiques. Les autorités ont mis en place au moins 150 tables de travail à l’Institut national de formation professionnelle (Infop), où le matériel électoral est sécurisé. Toutefois, ces dernières heures, l’accès a été refusé à du personnel accrédité qui devait assurer l’un des quarts de travail de 12 heureschargés de traiter les procès-verbaux contestés.
En l’absence de ce dépouillement spécial, les résultats définitifs pourraient être annoncés après le 30 décembre, date limite fixée par la loi, ce qui risquerait d’aggraver la crise postélectorale.
Selon les résultats préliminaires du CNE, le candidat du Parti national, Nasry “Tito” Asfura, soutenu par le président Donald Trump, arrive en tête avec 40,54 % des voix. Il est suivi de Salvador Nasralla, du Parti libéral, avec 39,19 %, tandis que Rixi Moncada, du parti de gauche Liberté et Refondation (Libre), occupe la troisième place avec 19,29 %, alors que 99,80 % des procès-verbaux ont déjà été traités.
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