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International

Le gaucho, insaisissable et conflictuel emblème de « l’Argentinité »

Photo: Luis Robayo / AFP

| Par AFP | Philippe Bernes-Lasserre |

Il est éternel, et à la fois insaisissable, tant il a fait l’objet d’appropriations. Le gaucho, 150 ans après sa « naissance » en littérature, reste au coeur de « l’Argentinité », et bel et bien à cheval, à mi-chemin entre mythe et témoin de la façon dont le pays s’est construit et transformé.

Un tsunami de poussière enveloppe la folle cavalcade de centaines de chevaux. Au milieu, des cavaliers s’emploient, dans le chaos, à resserrer et garder dans leur croupe leur « tropilla » de 7-8 chevaux. Sans en perdre un, sans briser la course des autres, en une virtuosité de monte et de dressage.

C’est l’ »entrevero de tropillas » (« désordre des troupeaux »), clou de l’annuelle « Fête de la Tradition », qui rassemble quelques milliers de personnes à San Antonio de Areco, à 120 km, mais si loin, de la moderne et cosmopolite Buenos Aires.

Ici s’anime le peuple du cheval, de la pampa (plaine), de la tradition gauchesque, du boina (large béret) jusqu’aux espadrilles, de la guitare au « facon » (poignard) porté en ceinture.

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Chaque 6 décembre l’Argentine fête le « Jour national du Gaucho ». Et en 2022, des expositions, lectures publiques, célèbrent le 150ème anniversaire du « Martin Fierro » (1872) de José Hernandez, poème épique, chanson de geste, oeuvre culte un peu à l’image, ailleurs, de la Chanson de Roland ou du Poème du Cid.

« Ici je me mets à chanter / Aux accords de ma guitare / L’homme que tient éveillé / Une peine extraordinaire / Comme l’oiseau solitaire / En chantant peut se consoler (…) Ma gloire est de rester libre / Comme un oiseau dans les airs / Je ne fais pas de nid sur une terre / Où l’on souffre tant à vivre ».

Pas si blanc que ça

En 2.316 vers (plus de 7.000 avec le tome 2) répartis en sizains, Martin Fierro, traduit en près de 50 langues, conte -ou plutôt chante- l’épopée mélancolique d’un gaucho de la première moitié du 19e siècle, ballotté entre la liberté du vacher nomade de l’immense et rude pampa, et les injustices, discriminations, notamment envers son ascendance de sang-mêlé.

Rebelle, rétif à l’autorité, à l’avancée de la ville et des clôtures, chapardeur de bétail ou bagarreur à ses heures, mais aussi courageux, fidèle en amitié, « le gaucho devint un emblème populaire, une espèce de +vengeur rebelle+ dans l’imagination du bas peuple, avec des dizaines d’histoires de gauchos, dévorées par les classes populaires », retrace pour l’AFP Ezequiel Adamovsky, historien à l’Institut national de recherche Conicet.

Plus tard, sous l’impulsion d’une droite nationaliste, Martin Fierro se vit consacré « poème national » (1913), et son personnage statufié en figure patriotique, compagnon des luttes militaires de la jeune nation. Un comble pour le gaucho déserteur du poème d’Hernandez.

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Rentré dans le rang, et « blanchi » au passage, à une époque -début du XXe- où « les élites de la nation proposaient la vision si saugrenue, mais qui perdure, d’une Argentine blanche et +européenne+ », relève Adamovsky, auteur de « Le Gaucho indomptable: l’emblème impossible d’une nation déchirée ».

Tour à tour anarchistes (pour le rejet de l’autorité), communistes (pour la lutte des classes), péronistes (pour l’appui des travailleurs ruraux) et donc nationalistes, revendiquèrent au fil de l’histoire l’âme du gaucho, une lutte qui d’une certaine manière continue, rappelle l’historien.

Mais toujours avec une touche rebelle : en 2017, un roman « Les Aventures de China Iron » (Gabriela Cabezon Camara) revisite avec humour le mythe de Martin Fierro, du point de vue de sa femme, délaissée, et qui part à la découverte de l’immensité du pays, avec une amie qui devient son amante.

« Gauchada » toujours là

« Le gaucho, l’homme des champs, continue et continuera d’exister, et s’il utilise la voiture, beaucoup se fait encore à cheval. Notre pays est immense, avec ses reliefs et végétations. Trop d’endroits où les voitures ne pénètrent pas », souligne Victoria Sforzini, directrice du Patrimoine à San Antonio de Areco.

Qui donc est le gaucho de 2022 ? Les cavaliers des spectacles d’ »estancias » pour « excursion touristique à la journée » ? Les plus de 350.000 travailleurs ruraux affiliés (3 fois plus de non-affiliés) pour lesquels le syndicat UATRE vient d’arracher 70% d’augmentation, à 100.000 modestes pesos/mois (615 dollars) ? Ou peut-être ceux, comme Julio Casaretto, fils et petit-fils de gaucho, maçon en banlieue, mais qui continue le week-end d’aller monter avec sa fillette, car « même si tout les champs reculent, même si tout se perd un peu, on a ça dans le sang ».

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A moins que ce soit un peu tout le monde, via l’expression de « gauchada » passée dans le langage courant, pour illustrer un geste solidaire, une aide désintéressée, un coup de main vital. Dont l’Argentine du 21e siècle, de crise en crise socio-économiques, ne saurait vraiment se passer.

International

Marco Rubio prévoit une visite prochaine au Mexique, selon un responsable américain

Le secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, visitera le Mexique « dans un avenir très proche », a confirmé ce lundi le sous-secrétaire d’État, Christopher Landau, lors d’une conférence de presse téléphonique.

Landau, qui s’est rendu la semaine dernière à Mexico et a rencontré la maire de la ville, Claudia Sheinbaum, a expliqué qu’une partie de cette rencontre avait été consacrée à la préparation de la visite du chef de la diplomatie américaine, qui pourrait être accompagné d’autres hauts responsables du gouvernement.

« Nous n’avons pas encore de date précise, mais nous espérons que ce sera très prochainement », a-t-il déclaré.

En février dernier, une délégation mexicaine dirigée par le ministre des Affaires étrangères Juan Ramón de la Fuente s’est rendue à Washington pour rencontrer la nouvelle administration de Donald Trump. Une visite similaire est maintenant attendue dans la capitale mexicaine.

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International

Plus de 56 000 Mexicains rapatriés des États-Unis depuis janvier, selon le gouvernement

Le gouvernement mexicain a accueilli 56 298 compatriotes expulsés des États-Unis depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier dernier, dans le cadre du programme « México te abraza », a déclaré ce lundi le sous-secrétaire à l’Intérieur, Arturo Medina Padilla.

« L’objectif est de recevoir et de répondre aux besoins de nos compatriotes, tout en garantissant et en respectant l’exercice de leurs droits humains », a souligné Medina lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement, présidée cette fois par la secrétaire à l’Intérieur, Rosa Icela Rodríguez.

Le fonctionnaire a expliqué que cet effort bénéficie du soutien de 34 agences gouvernementales mexicaines ainsi que du secteur privé.

Ce chiffre représente une augmentation de 67,6 % par rapport au dernier bilan de mai dernier. Par ailleurs, il a été précisé que 24 082 personnes ont été accueillies dans l’un des dix centres d’accueil gérés par le gouvernement.

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International

Miguel Uribe, candidat colombien, opéré d’urgence pour une hémorragie cérébrale

Le candidat à la présidence de la Colombie, Miguel Uribe, blessé par balle la semaine dernière lors d’un événement public, a été opéré en urgence ce lundi en raison d’un « saignement intracérébral aigu », a annoncé la clinique qui le soigne.

Le sénateur de 39 ans a été admis dans un centre médical le 7 juin avec trois blessures par balle, deux à la tête et une à la jambe. Les médecins l’avaient opéré le jour même ainsi que dimanche dernier.

La clinique a précisé lundi qu’Uribe « a nécessité une intervention neurochirurgicale d’urgence en raison de signes cliniques et d’images radiologiques montrant un saignement intracérébral aigu ».

La famille a indiqué dans un communiqué qu’il s’agissait d’une « petite hémorragie » résultant de l’intervention de la veille.

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