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International

Colombie: Gerardo Vega, de la guérilla à la délicate restitution des terres

Photo: Diego Cuevas / El País

AFP | par David SALAZAR

Il y a 35 ans, Gerardo Vega s’est engagé dans l’une des nombreuses guérillas qui ont émergé en Colombie pour exiger un accès pour tous à la terre.

Aujourd’hui, au sein du premier gouvernement de gauche de l’histoire du pays, il est responsable de la restitution de millions d’hectares de terres à ceux qui en ont été dépossédés ces dernières décennies.

Barbe et cheveux blancs, Gerardo Vega a fait partie de l’Armée populaire de libération (EPL), une guérilla d’inspiration maoïste, active entre 1987 et 1991, date de la signature d’un accord de paix avec l’Etat. 

L’ancien guérillero de 62 ans est le nouveau directeur de l’Agence nationale des terres (ANT). Entretemps, il a été tour à tour avocat, député et consul de Colombie en Belgique et au Luxembourg.

Le président Gustavo Petro, qui fut lui aussi membre d’une guérilla d’extrême gauche, a promis une ambitieuse réforme agraire pour restituer des terrains aux paysans « sans terres », dont les afro-descendants et les indigènes.

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La Colombie est l’un des pays où les terres sont les plus concentrées entre les mains de quelques grands propriétaires.

Dans les années 1960, des paysans ont pris les armes pour demander un meilleur partage, point de départ d’un conflit armé interne qui dure encore aujourd’hui. La situation s’est aggravée dans les années 1980 avec l’implication de paramilitaires qui se sont férocement attaqués aux guérillas en chassant de leurs fermes des milliers de familles.

« Vivre et cultiver »

Des millions de déplacés et de nombreux conflits juridiques plus tard, Gerardo Vega reconnaît que l’Etat « ne sait pas qui sont les propriétaires ou les occupants (…) de 65% du secteur rural colombien ».

« Les enquêtes indiquent (que les terres sont) entre les mains de secteurs illégaux, (…) des paramilitaires, d’agents de l’Etat, de la guérilla », explique à l’AFP celui qui se fixe pour mission de satisfaire la « nécessité énorme que les gens aient un endroit où vivre, cultiver et travailler ».

D’après les données officielles, 39,6 des 114 millions d’hectares de Colombie sont cultivables. Pourtant, seulement 12% (5,3 millions) de ces terres sont actuellement exploitées.

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Largement soutenu par les minorités les plus démunies et les victimes du conflit, le nouveau gouvernement prévoit de distribuer dix millions d’hectares de terres.

Trois millions d’hectares seront destinés aux « familles, femmes et hommes, paysannes et paysans qui n’ont pas de terres en Colombie ou qui n’en ont pas assez pour la cultiver », détaille Gerardo Vega.

Les sept millions restants permettront de délivrer des titres de propriété à ceux qui exploitent ces fermes et qui ne « sont pas enregistrées auprès de l’Etat ».

La promesse d’une réforme agraire proposée par Gustavo Petro a fait planer l’ombre de l’expropriation sur les grandes propriétés. Celui qui était à l’époque encore candidat à la présidentielle a été contraint de prêter serment pour promettre qu’il ne suivrait pas les pas du chavisme, au Venezuela, où Hugo Chavez avait en 2005 massivement exproprié des grands exploitants pour donner les terrains à des paysans.

Pour se procurer des terrains cultivables à redistribuer, l’Agence nationale des terres dispose d’un fond propre. Un autre organisme sera lui chargé de rendre leurs propriétés aux victimes de groupes armés. D’après M. Vega, il y a au moins 7.000 décisions de justice qui ordonnent à l’Etat de dédommager des familles dépossédées.

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Le gouvernement piochera également dans les propriétés confisquées aux narcotrafiquants et avec ses « fonds propres » achètera des fermes pour les mettre en location.

« Beaucoup d’attentes »

L’accession de M. Petro au pouvoir a incité des indigènes et d’autres paysans à occuper par la force des propriétés agricoles dans au moins dix des 32 départements du pays. Un conflit potentiellement explosif, qui suscite de vives tensions avec des communautés afro-colombiennes. 108 exploitations agricoles sont aujourd’hui occupées.

Gerardo Vega, tout en s’abstenant de condamner ces actions, reconnaît qu’il y a « beaucoup d’attentes ».

Le « défi » est de savoir « comment faire en sorte que les gens n’aient pas à occuper pour faire pression (…) mais que cela se fasse de manière institutionnelle », explique le directeur de l’ANT depuis son bureau de Bogota.

Après avoir quitté les rangs de la guérilla, Gerardo Vega s’est installé dans l’Uraba, une région bananière du nord-ouest de la Colombie. A l’époque, raconte-t-il, les paysans déplacés prenaient par la force des terrains des multinationales. En tant qu’avocat, il a défendu presque 6.000 d’entre eux.

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« Dans un pays qui n’a pas développé ses campagnes, les gens finissent par s’entretuer pour des terres et pour l’eau, voilà toute l’histoire », conclut-il. 

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Amérique centrale

Guatemala : les 48 Cantons exigent la libération de deux dirigeants indigènes

L’organisation indigène guatémaltèque 48 Cantons de Totonicapán a exigé ce lundi, lors d’une marche, la libération de deux de ses dirigeants arrêtés en avril par le Ministère public (le parquet), dont les hauts responsables sont sanctionnés par les États-Unis et l’Union européenne pour des accusations de corruption.

Plus de 500 personnes ont participé à cette mobilisation pour réclamer la libération de Luis Pacheco et Héctor Chaclán, détenus le 23 avril sous l’accusation de terrorisme, après leur participation, en novembre 2023, à un sit-in visant à défendre les résultats électoraux de cette année-là.

L’organisation indigène de la province de Totonicapán (ouest) a également interpellé le président guatémaltèque Bernardo Arévalo de León, l’exhortant à défendre son propre gouvernement face au soi-disant Pacte des Corrompus, un groupe de politiciens et d’hommes d’affaires qui contestent sa légitimité.

« Monsieur le Président, nous vous demandons d’utiliser l’intelligence de votre gouvernement pour démasquer le véritable ennemi : le Pacte des Corrompus, qui tente de kidnapper votre propre gouvernement », a déclaré la vice-présidente des 48 Cantons de Totonicapán, Leticia Zapeta, lors de la manifestation.

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International

Uribe nie toute subornation et affirme avoir toujours exigé la vérité

L’ancien président colombien Álvaro Uribe a affirmé ce lundi, lors de son procès, qu’il n’a jamais soudoyé de témoins et qu’il a toujours demandé « la vérité », comme il l’affirme dans les enregistrements de ses appels téléphoniques.

Uribe, qui a dirigé la Colombie de 2002 à 2010, est jugé depuis février dernier pour des faits présumés de subornation de témoins, fraude procédurale et subornation dans une procédure pénale, dans une affaire remontant à 2012.

Selon l’ex-président, les enregistrements présentés au tribunal montrent qu’il a toujours réclamé « la vérité, non seulement dans les écoutes illégales (…) mais aussi dans les déclarations de personnes disant avoir parlé avec moi : ‘il nous demandait toujours la vérité’ ».

« Je n’ai jamais demandé autre chose que la vérité. Cela apparaît dans les écoutes et dans les témoignages de ceux qui ont eu des conversations personnelles avec moi », a-t-il ajouté lors de la première journée de son interrogatoire.

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International

Maduro exige le retour d’une fillette vénézuélienne retenue aux États-Unis

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a déclaré ce lundi qu’il espère qu’un juge aux États-Unis reconnaîtra l’autorité parentale et permettra le retour au Venezuela d’une fillette de deux ans, que son gouvernement affirme avoir été séparée de sa mère avant d’embarquer sur un vol de rapatriement.

« Nous espérons que dans le cas de la petite Maikelys, la loi sera respectée et qu’un juge juste des États-Unis d’Amérique reconnaîtra l’autorité parentale de la mère et renverra immédiatement l’enfant au Venezuela », a déclaré le président, récemment investi pour un troisième mandat controversé, lors de son émission télévisée hebdomadaire Con Maduro+.

Maduro a également affirmé que le pays est prêt à aller chercher la fillette « où qu’elle se trouve ».

« Quel abus d’autorité, quel abus de pouvoir, quelle grave violation des droits d’une enfant de deux ans ! De quoi vont-ils l’accuser ? De faire partie du Tren de Aragua ? Vont-ils continuer à colporter leur récit mensonger et manipulé contre le Venezuela ? », a-t-il dénoncé.

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